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Jacques de Thézac La France des marins doit à Jacques de Thézac deux des ses plus importantes institutions : "l'Abri du Marin" et "l'Almanach du Marin Breton".
Intérieur de l'Abri du Marin
Né à Orléans en 1862, il passera une jeunesse dorée, tournée vers les sports de loisirs nautiques en Charente-Maritime dans sa famille de Saintonge. Lors d'une de ses régates habituelles, il rencontra une Concarnaise et l'épousa en 1888 avant d'aller vivre en Bretagne. C'est là qu'il s'intéressera aux pêcheurs bretons et qu'il découvrira la misère qui règne dans les ports et les villages de marins. Il visita les petites maisons insalubres des marins de la côte et des îles. Il y remarqua l'extrême pauvreté de la vie des familles nombreuses, la maladie, surtout la tuberculose, les ravages de l'alcoolisme et de la démoralisation. La mort y est sans cesse présente. Il comprendra la solitude, la faim et le désœuvrement des marins, du mousse au capitaine en passant par les matelots, les poussant à boire pour oublier la misère. Il les verra retourner au canot pour y passer la nuit été comme hiver, protégés de la pluie et du froid par la capote de la voile du bateau. Il les observa et chercha l'issue qui pourrait les sortir de ce plus profond dénuement.
Il pensa que la solution devait se trouver à proximité des ports, ou même sur les ports eux-même et permettre aux marins, jeunes ou vieux de se reposer, de se divertir ou de trouver un repas. Il fallait que cet endroit puisse accueillir tous les marins, du bourg ou étrangers au village, de nombreux bateaux voyageant au gré des déplacement des bancs de poissons, des coquilles et des crustacés. Dans ce cas là, les seuls points de ralliement étaient les bistrots et les troquets dans lesquels l'alcool et la prostitution faisaient des ravages sur la santé des hommes. Il commença par éditer un guide en cours de 1899, à la fois outil de travail et prêcheur de bonnes paroles en conformité avec les règles de l'église catholique. L'almanach propose les différentes phases de la lune, des instructions nautiques, les tables des marées, des règles élémentaires d'hygiène et de sécurité, des dictons météorologiques, des injonctions morales, des appels à la modération, des exhortations à la fidélité et à la sauvegarde de la famille. C'est l'Almanach du Marin Breton. Le succès est immédiat dans le petit monde des navigateurs. Ce succès ne se départira jamais et continue de nos jours, au XIXème siècle. Puis, il dessina les plans d'une maison destinée à l'accueil des marins pêcheurs, dans le but d'accueillir les hommes et d'améliorer leurs conditions de vie. Il fonda une grande œuvre sociale en 1899, appelée l'Abri du Marin. Il lui fallait maintenant tenter une première expérience sur un port de pêche particulièrement bien placé pour intéresser les marins de passage autant que ceux du village. Il pensa à l'Ile de Sein, connue pour sa pauvreté et son port abrité qui attiraient les équipages par dizaines. Il contacta le recteur Alexis Le Borgne qui venait d'arriver sur l'île à peine un an auparavant et avait déjà pu juger des nocivités de l'alcool sur ses ouailles, ainsi que le maire Barthélemy Porsmoguer, nouvellement élu, mais Sénan de naissance, confronté depuis toujours au problème de l'oisiveté et de la pauvreté des marins. Tous deux offrirent leur soutien à Jacques de Thézac et lui facilitèrent les démarches et les travaux pour concrétiser le projet novateur de l'humaniste. En 1899, le tout premier Abri du Marin fut construit et ouvrit ses portes au mois de décembre de la même année. Le lieu connut un engouement immédiat. Confortable, accueillant, il est aménagé de façon à offrir le gîte, le couvert, les soins médicaux, des animations de loisirs et une formation professionnelle. Des conférences y ont lieu pour former les esprits. La lutte contre l'alcoolisme y est permanente. Premier Abri du Marin
Devant le succès de ce premier abri, quinze chantiers sont ouverts sur tout le pourtour du littoral breton, du Guilvinec en 1900 à Saint Guénolé de Penmarc'h en 1952, construisant quinze maisons identiques et toutes peintes en rose. Car le projet des Abris du Marin est reconnue d'utilité publique, et à la mort de Jacques de Thézac, en 1936, l'œuvre se perpétua dans la continuité de l'esprit de son fondateur. Devenus association, les Abris du Marin continuent de nos jours la lutte et fonctionnent grâce aux dons qu'ils reçoivent. Association
des Abris du Marin
L'Ile de Sein, reconnaissante, dédia à Jacques de Thézac l'une de ses rues. Avec le modernisme, l'Abri du Marin de l'Ile de Sein devint un lieu de rencontre pour les jeunes de la commune. Il est maintenant un lieu de mémoire pour la guerre 39-45 et sert ainsi toujours les hommes, dans l'honneur et le respect des valeurs chères à Jacques de Thézac.
Second Abri du Marin, actuellement musée |
Histoire 
