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Objectif Sein

 
Le monument des Forces Françaises libres

 

  Photo Corynn - Plutôt mourir !

 

Sur fond de granit en forme de croix de Lorraine, un Sénan se tient debout. A Men-Neï, un  monument est érigé, il est dédié à la France Française Libre. Sculpté par Quillivic, bien en vue du nouveau phare qui veille sur lui, il est orné de deux inscriptions :

 

"Kentoc’h Mervel"

(plutôt mourir)

&

"Le soldat qui ne se reconnaît pas vaincu a toujours raison."

 

Le 7 septembre 1960, le Général de Gaulle, alors Président de la République, vint en voyage officiel sur l'Ile de Sein afin d'inaugurer ce monument du souvenir et de la reconnaissance. Le moment est solennel, le porte-avions Clemenceau est immense devant l'île et un hélicoptère atterrit. Le grand homme en descend.

 

1960 - Archive Thymeur

Les Sénans sont tous là pour accueillir "leur" Général. Les femmes portent l'habit du dimanche, jusqu'au Maire, Madame Kerloc'h, qui a également revêtu la jibilinenn. Les Sénans en chœur, vibrant d'émotion retenue, entonne "Le Libéra". Tous chantent et offrent par leurs voix les épreuves par lesquelles ils sont passés, vingt années auparavant, le dévouement, la loyauté, la mort, la faim, les blessures et surtout la rage de vaincre.

 

 

Le Général de Gaulle en est touché et comprend le message envoyé par ses gens simples, entiers, naturels et si spontanés. Sur la tribune dressée en son honneur, il remercie les hommes et les femmes debout, aux beaux et fiers visages tournés vers lui.

 

"Voici la mer, toujours mobile. Voilà le ciel sans cesse changeant. Et voilà le granit de Bretagne qui lui, ne change jamais.

L'Ile de Sein a su, le moment où il le fallait, donner l'exemple. Le mouvement à cette époque fut naturel et spontané, parce qu'il s'agissait de l'île, de ses enfants, et parce qu'à travers les siècles, vous êtes confrontés avec les combats puisqu'il s'agissait de vous même et de votre courage. 30 ans - Archive Thymeur

            J'ai compris, avec le Libéra que vous chantiez tout à l'heure, ce que fut votre sacrifice en 1940. Cela demeure à Sein et cela demeure dans l'esprit de la France tout entière. La France a eu bien des malheurs, mais grâce à ses efforts, grâce aux vôtres, elle renaît.

            La France est ce que dans nos rêves, nous avons toujours voulu qu'elle fut : grande, prospère et fraternelle.

            C'est au nom de la France que je suis venu rendre hommage à l'Ile de Sein, à cette terre de courage et d'exemple, à mon compagnon, l'Ile de Sein.

            Dans les jours qui me restent à vivre, j'emporterai de cette cérémonie un souvenir inoubliable."

 

Puis, sous les applaudissements des Sénans émus, le Président de Gaulle lève les bras en un immense V de la victoire. Sur le registre de la mairie qu'il visite par la suite, il inscrit :

 

"A l'Ile de Sein, mon compagnon, avec mes vœux, de tout mon cœur".

 

Le Général de Gaulle appréciait beaucoup l'Ile de Sein et ses habitants. A titre d'exemple, il gardait toujours près de lui, dans son bureau, rue Solferino, un cadeau que les Sénans lui avaient offert le 12 juin 1949. Il s'agissait de la statue d'une Bretonne en faïence de Quimper, œuvre de R. Micheau-Vemez. Il l'avait posée sur un guéridon, bien en évidence, et le visage de céramique lui rappelait sans cesse son compagnon, embrassant dans ce mot unique toute la commune sénane.

 

Sein reste encore d'actualité et liée à la mémoire de l'illustre Général car en 2002, un exemplaire du Mouez Enez Sun de novembre 2000 a été remis au Musée Charles de Gaulle, installé dans la maison natale à Lille. Ce mensuel est le journal local de l'Ile de Sein. Ce numéro du Mouez Enez Sun reprenait les cérémonies organisées en mémoire du Grand Homme, lors de sa disparition en 1970, trente ans plus tôt.

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