Histoire
Les Recteurs La religion a toujours une implication importante à Sein. Terre de grandes difficultés, baignant dans un océan meurtrier autant que nourricier, le besoin de soutien spirituel s’est toujours fait ressentir auprès de la population de l’île. Les druides n’ont fait que préparer le troupeau pour le futur berger qui viendrait de la nouvelle religion. L’évangélisation se fit donc sans heurt, respectant à la fois les convictions profondes des Îliens et les croyances catholiques apportées par l’église. Le respect des femmes et du capitaine de l’île, personnalités importantes du village, a joué son rôle dans l’acceptation de la religion chrétienne.
C’est au XIème siècle que les premiers missionnaires arrivèrent sur l’île, dépêchés par l’Abbaye de Landevennec. Au XVIIème siècle, les Bretons, considérés à l'époque comme des sauvages à demi-païens, durent être recadrés dans leurs croyances qui avaient tendance à mélanger l'ancienne foi et la nouvelle. C'est ainsi qu'à cette époque, les Bretons en général, et donc les Sénans également, apprirent que l'enfer chrétien était brûlant, alors qu'ils le croyaient glacé. La ré-évangélisation de la part de l'Eglise marque aussi ses traces dans les textes à la même époque, supprimant jusqu'au nom d' "Ankou" (= personnage figurant de la mort) dans les publications religieuses de langue bretonne, pour le remplacer par le terme plus général mais moins druidique de "marv" (= mort).
Le premier recteur (= curé) fut justement nommé au XVIIème siècle. Il était Îlien et se nommait François Guilcher, dit Fanch ar Su (François le Sud). Ce veuf, capitaine de l’île, profondément chrétien, veillait sur le bien-être spirituel de ses administrés, au point de surprendre agréablement le missionnaire Dom Michel le Nobletz par la ferveur des habitants de l'île pourtant toujours privée de pasteur. C'est pourquoi il se vit proposer de devenir prêtre, ce qu'il accepta avec humilité. C'est ainsi que les abbés de Landevenec virent arriver un pauvre homme d'un âge déjà avancé, un bonnet de marin amarré sur le crâne, demander à être instruit pour la prêtrise alors qu'il ne parlait pas le latin. Leur première réaction fut de le rejeter, mais aux parfaites réponses qu'il fit sur la religion, ils acceptèrent de lui donner la formation requise. Les Sénans étaient tellement en joie d'avoir un recteur permanent, et qui plus est, leur capitaine, qu'ils réunirent leurs maigres économies pour permettre ce voyage à François le Sud.
Le merveilleux livre d'Henri Queffelec "Un Recteur de l'Ile de Sein" (éditions Stock) retrace l'histoire de Fanch ar Su, en changeant les noms des personnages réels. La plume glisse et vous touche, de façon poignante et criante de vérité, sur la place de la Foi au cœur des Sénans. Un excellent guide relate l’histoire de l’église Saint Guénolé. Il s’agit de " Ile de Sein : une paroisse, des histoire… " de Pierre Portais, contact : mouezenezsun@wanadoo.fr Les Sénans ont la Foi accrochée à leur cœur et à leur âme. Les recteurs puis les sœurs blanches du Saint Esprit ont largement contribué à favoriser les vocations religieuses, tant chez les hommes que chez les femmes de l'île. Les noms des religieux ci-dessous n'est qu'un extrait des Sénans ayant offert leur vie à Dieu. Cette liste est issue du livre de Pierre Portais cité plus haut. Quelques religieux sénans
Le Père Joseph Milliner
Enfant de l'Ile de Sein, il ne fut jamais appelé à être recteur sur sa commune.
Les
recteurs de l'île de Sein furent : Cette liste est prélevée sur la brochure de Pierre Portais citée ci-dessus, avec la précision suivante de la part de l'auteur : "Liste des recteurs de l'île de Sein dont on retrouve trace dans les archives. Avant 1820, il y a peut-être des manques."
Leurs successeurs ne seront plus en résidence sur l'île. "Ils porteront le titre de recteur de l'île de Sein tout en ayant en charge une paroisse ou le secteur pastoral du Cap Sizun" – Pierre Portais
Photo prise en mars 1956
Recteur de l'Ile de Sein, Roger Ramonet.
Photo extraite du livre de Pierre Portais "Ile de Sein, Une paroisse, des histoires..."
|