Le Fou de Bassan

Qui n'a pas entraperçu, au moins une fois, ce grand voilier volant au cours de la traversée entre la Pointe du Raz et l'Ile de Sein ? On peut difficilement rater ce Pélicaniforme, l'un des plus spectaculaires de nos oiseaux de mer mais aussi le plus grand avec ses quelque 180 cm d'envergure. Son plumage d'un blanc immaculé permet de le repérer de très loin en mer, tandis que sa tête orangée et son bec finement rayé de noir aident à le distinguer du goéland.

 Au cours des trois premières années de leur vie, les Fous de Bassan demeurent en mer. Ils ne retournent sur terre que pour de reproduire et installer leurs nids sur des rochers à pics, des corniches étroites, voire des falaises. C'est la raison pou laquelle il est très difficile d'observer cette espèce à Sein, l'île n'offrant que peu d'abris pour la nidification. Au contraire, il n'est pas impossible de surprendre quelques spécimens en train de plonger aux abords des eaux sénanes. Se nourrissant exclusivement de poissons, l'exercice de la pêche par les Fous de Bassan constitue un spectacle véritablement fascinant. Pour se nourrir, ils plongent d'une hauteur de 30 m ou plus, sur un banc de poissons près de la surface de l'eau. Après avoir capturé leur proie, ils la ramènent généralement à la surface avant de l'avaler et d'effectuer un autre plongeon.

L'été est la période propice pour assister aux premiers vols des jeunes, facilement reconnaissables à leur plumage piqué de bruns.

Après avoir été menacées de disparition dans les années cinquante, les colonies se multiplient en Bretagne avec, aujourd'hui, une explosion démographique constante partout en Europe.