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-         Rappel historique

-         L'appel du 18 juin 1940

-         La France du 18 juin 1940

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-         L'oreille des sénans

-         La décision

 

-         Le départ

-         En Angleterre

-         Sur l'île, pendant ce temps

-         La mémoire de C'hoar Marie

-         Le retour

-         Compagnon de la Libération

-         Le Débarquement

 

En Angleterre

 

Il y a environ soixante à soixante dix mille hommes des armées françaises en Angleterre, mais en un mois, il y a moins de sept mille hommes ralliés et prêts à continuer le combat avec de Gaulle. L'Angleterre est dans une situation difficile, et beaucoup d'Anglais et de Français basés en Angleterre pensent que l'Allemagne va tenter un débarquement.

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Quand les Sénans arrivent en Angleterre, il y a une foule curieuse sur le quai qui les regarde. Et puis une dame leur offre à manger, de grandes quantité de frites à se partager. Ensuite est venu un autocar qui les a embarqués. A l'intérieur, il n'y a que des civils, jeunes et vieux.

 

Le 29 juin, tous les Îliens sont à Londres. Le 3 juillet, on les informe que le Général de Gaulle veut les voir à l'Empire Hall. Ils vont enfin voir ce général inconnu dont ils ignorent tout, si ce n’est qu’il est celui qui affirme que la France a perdu une bataille mais pas la guerre. Ils ne savent toujours pas son nom, qu’ils ont entendu mais qu’ils n’arrivent pas à retenir pour la plupart. Ce n’est qu’après l’avoir rencontré qu’ils vont le mémoriser.

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De Gaulle passe en revue ceux qui sont là. Ils sont environ 400, et quand il commence à serrer la main en ligne de file, il demande à chacun son nom et d’où il vient, plus de 120 fois, la même réponse fuse, " Je viens de l’île de Sein, mon Général ". De Gaulle dit alors son mot devenu célèbre par la suite : " L’Ile de Sein est donc le quart de la France ? Quand tout sera terminé, j'irai vous voir chez vous".

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L'arrivée de la grosse centaine de marins de l'Ile de Sein ne fait pas la révolution et ne change pas la face de la guerre à ce moment-là, mais peu à peu, cela se dit, en particulier dans le petit monde des 7000 hommes ralliés à la France Libre. C'est à la fois une curiosité, le plus jeune est un mousse de 12 ans, les plus vieux ont 60 ans, on se demande comment ils ont pris cette décision de partir tous ensemble ; c'est aussi une grande considération pour des hommes qui n'ont pas hésité à tout quitter pour poursuivre une guerre apparemment perdue. Tout cela force le respect et commence à changer les mentalités des Français qui rejoignent de Gaulle. Cette toute petite poignée d'hommes décidés à se battre va insuffler un vent de révolte contre l'ennemi germanique qui va se gonfler avec la résistance, se transformant en ouragan dévastateur contre les Allemands.

 

On envoie les plus jeunes Sénans du côté de Liverpool, pour faire du scoutisme. Dépités, ils écrivent au Général de Gaulle. Trois ou quatre jours plus tard, on leur fait passer une visite médicale qui les déclare "bons pour le service".  C'est ainsi qu'à peine adolescents, certains se retrouvent canonniers. Même les infirmes sont pris, ceux qui ne parlaient pas ou qui boitaient. Tout le monde est venu faire la guerre et entend la faire.

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Ils sont venus en Angleterre chercher un nouveau poste de combat. On les informe avant de les former : "L'intéressé a déclaré avoir pris connaissance du statut du personnel des Forces Françaises Libres, s'engage à servir avec Honneur, Fidélité et Discipline dans les Forces Navales Françaises Libres pour la durée de la guerre actuellement en cours". Aucune objection ne s'élève et tous signent.

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On les embarque sur le Courbet. Sur ce bateau, il y a essentiellement des Îliens plus quelques rares autres gars. On leur y apprend la routine de guerre. Les autres bateaux écoles sont le Théodore Tissier et les goélettes Etoile et Belle-Poule.

 

La vie y est très dure. Fin juillet, ils sont 24h sur 24 au poste de combat. Le Courbet est bombardé et les bombes ne tombent pas loin. Les Sénans tirent et ripostent. Ils sont bien vus avec les Anglais qui constatent que le Courbet se défend bien. Cependant la vie est très difficile, les sous-marins coulent des bateaux tous les jours. Les marins ne peuvent pas fuir, les Allemands d'un côté, la mer de l'autre. Ils n'ont d'autre choix que de se battre par obligation autant que par patriotisme et par honneur.

 

Les sous-marins sur lesquels Hitler comptait tant, sont mis en échec. Dans tous les bateaux de la France Libre, il y a des Îliens dedans. Les marins ont gagné la bataille la plus silencieuse et la plus spectaculaire de la guerre 39-45, la bataille de l'Atlantique.

 

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