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-         Rappel historique

-         L'appel du 18 juin 1940

-         La France du 18 juin 1940

-         Ar Zénith

-         L'oreille des sénans

-         La décision

 

-         Le départ

-         En Angleterre

-         Sur l'île, pendant ce temps

-         La mémoire de C'hoar Marie

-         Le retour

-         Compagnon de la Libération

-         Le Débarquement

 

La décision

 

Le choix est vite fait de répondre à l’appel. La population tourne le dos au continent et la proposition de Pétain ne les intéresse pas. Cet appel de la France est un peu inspiré par leur façon de faire générale : se porter au secours de ceux qui sont en péril. Et la France est en péril.

 

Quand ils apprennent qu’ils sont la cible des Allemands, certains jeunes Sénans ne pensent qu'à une chose, tailler la route pour aller en Angleterre se battre, plutôt que de se faire ramasser comme des marionnettes.

 

C’est grâce aux anciens que d'autres sont partis en Angleterre. Ce sont eux qui les ont incités à quitter l’île, les mères poussent leurs fils à partir, les pères les encouragent à poursuivre le combat. Il ne faut pas se faire embarquer par les Allemands et il faut sauver la France. C’est leur idée et celle de leur recteur. Les jeunes, au début indécis, la font leur et décident à leur tour de mettre les bouts.

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Même les mômes de 8 à 13 ans se demandent s'ils ne peuvent pas y aller aussi, mais ils sont vraiment trop jeunes. Ils voient les hommes partir, ils ignorent pour où. Pour les enfants, c’est une drôle de guerre qui va bientôt faire d’eux les hommes de la maison, pour 4 à 5 longues années.

  Sénanes - Archive Thymeur

Ce qui a poussé les Sénans au départ, c'est le bon sens et le patriotisme. Ces deux valeurs les engagent dans la décision de continuer la guerre. Les Iliens sont des hommes et des femmes simples. Ils connaissent la misère et savent que comme partout, lorsqu’on a perdu une guerre et qu'on signe la paix, les conséquences vont en être dures.

 

L'Ile de Sein est tout à fait exemplaire dans son choix. En juin 1940, les gradés et les politiques sont tièdes, voir franchement glacés, à l’appel de de Gaulle et on voit peu de  généraux, ministres, députés rallier la France Libre. On peut les compter sur les doigts d'une main. En comparaison, toute l’Ile de Sein a offert ses enfants en sacrifice pour la France : celui des hommes qui sont partis et qui ont offert leurs années ou leur vie pour la patrie ; celui des femmes, des enfants et des vieillards qui sont restés sur l’île, dans des conditions écrasantes de pauvreté, sans le secours de l’homme de la famille qui emplissait les estomacs. Les femmes ont derrière elles une longue habitude de l’absence et de l’angoisse. Elles savent ce qui les attend et appréhendent à juste raison l’avenir. Le sacrifice a pourtant été consenti en toute connaissance de cause de part et d’autre et d’un commun accord par toute la population.

 

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